Quelle que ce soit sa cause, un cancer du foie peut être prévenu, avant les premières atteintes hépatiques ou au stade de fibrose, puis de cirrhose. Lors de la 13ème conférence du PHC, les spécialistes ont lancé un appel à la mobilisation générale.
Cirrhose alcoolique, stéatose hépatique, hépatites virales, ces maladies du foie peuvent à terme se transformer en cancer. Chaque année, quelque 600 000 personnes meurent de cirrhose du foie dans le monde. En dépit des découvertes récentes, en matière notamment d’immunothérapie, le pronostic des cancers avancés du foie reste bien sombre : 80 % de mortalité dans les 6 à 12 mois du diagnostic.
L’importance d’un dépistage précoce
Réunis lors de la 13ème conférence du PHC organisée le 13 janvier à Paris, les hépatologues étaient unanimes : la prévention joue un rôle important. Ainsi, ils ont rappelé l’importance du dépistage d’éventuelles maladies du foie, avant même qu’elles ne se manifestent. La cirrhose ou le cancer peuvent évoluer silencieusement d’où l’importance d’un dépistage précoce. Pendant de nombreuses années, les stades ultimes de l’hépatite que sont la cirrhose et le cancer ont été considérés comme incurables. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Si l’on intervient à temps, on peut faire disparaître une cirrhose et guérir un cancer. Un suivi rigoureux, associé aux progrès de l’imagerie médicale, y contribue.
Les principales causes des maladies du foie
En dépit d’une baisse de la consommation, l’alcool demeure la première cause de cirrhose en France. Autre facteur de cancer, la Nash (la stéatose hépatique), qui survient le plus souvent chez les personnes en surpoids, de surcroît diabétiques.« Ce foie gras touche 20 % de la population adulte aujourd’hui. Dans 5 à 10 % des cas, il peut être le siège d’une inflammation », explique le Pr Lawrence Serfaty, hépatologue à Strasbourg. Aux États-Unis, le « foie gras » est devenue la première cause de transplantation de foie. « Un simple dosage des transaminases dans le sang et le calcul d’un score, FIB-4, permet de dépister une éventuelle souffrance du foie », a-t-il conclu.
Le test sanguin de fibrose FIB4
Ce test a été utilisé pour la première fois dans les Alpes maritimes dans une étude de dépistage de la fibrose hépatique en médecine générale. 19% des sujets sans maladie du foie connue consultant en médecine générale avaient un test FIB4 positif témoin d’une fibrose significative du foie. Face à un test positif le médecin a repéré une maladie chronique du foie dans 2/3 des cas et principalement une NASH. Ainsi le test FIB4 qui pourrait être généré de façon automatique par le laboratoire d’analyse dès que le dosage des transaminases et plaquettes est demandé et pourrait permettre ainsi de reconnaitre une maladie du foie avant le stade de complications.