NASH : des traitements contre la maladie du « foie gras » tardent à arriver

Elle menace un quart de la population mondiale, dont près de 8 millions de Français. La Nash est en passe de devenir le fléau du siècle. Les médicaments sont très attendus par les hépatologues mais tardent à arriver.

Malbouffe et sédentarité sont les principales responsables de la Nash ou la stéatose hépatique non alcoolique. Surnommée la maladie du Soda, elle est causée par l’accumulation de graisse dans le foie. Cette maladie silencieuse est de plus en plus courante et peut avoir des conséquences dramatiques sur le métabolisme. Avec l’alcool, on considère que la Nash est l’une des causes majeures du cancer du foie.

La stéatose hépatique non alcoolique est particulièrement marquée aux États-Unis où les estimations font état de 35 à 40% de personnes affectées d’un foie gras, dont 12% souffrant d’une véritable Nash. Dans le pays, elle est en passe de devenir la première cause de transplantation hépatique. En France, une récente étude évoqué 18% d’adultes souffrant d’un foie gras (26% des hommes et 11% des femmes), soit près de 8 millions de personnes. « Pour quelques-uns, une fibrose, une cirrhose et un cancer peuvent se développer. Dans une infime proportion certes… mais le nombre de personnes potentiellement concernées est considérable », a révélé le Pr Lawrence Serfaty, hépatologue, lors de la conférence du 13ème congrès du PHC le 13 janvier dernier à Paris.

De nouveaux traitements

Les nouveaux traitements contre la Nash sont attendus. Après des années de recherche, ces médicaments représentent un espoir pour les patients mais aussi pour les spécialistes. « On a les résultats maintenant des premiers médicaments qui n’ont pas une efficacité à 100% mais qui sont déjà intéressants parce qu’ils permettent de diminuer la graisse et l’inflammation dans le foie. Ces médicaments bloquent finalement l’accumulation de graisse, bloquent l’inflammation et évitent la progression vers la cirrhose et vers le cancer », a expliqué le Pr Patrick Marcellin, hépatologue à l’Hôpital Beaujon à Clichy.

Alors que l’efficacité des médicaments spécifiques contre l’inflammation ou la fibrose (acide obéticholique) est très limitée, d’autres médicaments sont annoncés et semblent plus intéressants car ils permettent de réguler le métabolisme des graisses et de l’insuline. Pour améliorer leur efficacité, ces médicaments pourront être utilisés en combinaison. On recommande aussi aux patients d’avoir une alimentation plus seine et de faire du sport. Des habitudes qu’il est nécessaire d’adapter pour développer une bonne hygiène de vie. Diminuer sa consommation de sucres et augmenter son activité physique restent à ce jour le meilleur traitement de la Nash. Une perte pondérale de 10% permet de retrouver un foie sain.